
Actualités
2 Octobre 2024
La jeunesse acadienne du Nouveau-Brunswick se fera entendre au Sommet de la Francophonie
- Partager
Quatre jeunes représentants de l’Acadie du Nouveau-Brunswick se rendent cette semaine en France pour participer au Sommet de la Francophonie. Ils comptent y discuter de ce qui est important à leurs yeux.
_______________________
Damien Dauphin
IJL – Réseau.Presse – Le Moniteur Acadien
Pour la première fois depuis trente-trois ans, les représentants de près d’une centaine d’États et de gouvernements membres de l’Organisation internationale de la Francophonie se réunissent cette semaine en France pour le Sommet de la Francophonie. Ayant pour thème «Créer, innover et entreprendre en français», l’événement a lieu vendredi 4 octobre 2024 à Villers-Cotterêts, au sein de la Cité internationale de la langue française. Il se poursuivra samedi 5 au Grand Palais à Paris.
L’Acadie du Nouveau-Brunswick y sera notamment représentée par sa jeunesse. Économie, culture et éducation sera à l’ordre du jour de leurs conversations.
Depuis le Sommet de la Francophonie de 1999 qui a eu lieu à Moncton et dont le 25e anniversaire a récemment été souligné, la Fédération de la jeunesse canadienne-française (FJCF) participent à cet événement biennal. Simon Thériault en est l’actuel président. Il rappelle que le Sommet de Moncton avait pour thème la jeunesse.
«La FJCF souhaite comprendre les fondements du Réseau international de la jeunesse de la Francophonie afin de voir quelles seraient les implications futures de la FJCF avec ce réseau», a-t-il fait savoir avant de s’envoler pour Paris.
«Nous souhaitons discuter de la place de la société civile dans l’élaboration des politiques publiques en matière de Francophonie», a ajouté le président de la FJCF qui compte promouvoir la philosophie du «par et pour la jeunesse» auprès de ses interlocuteurs.
Employabilité des jeunes francophones
La Francophonie économique est au menu d’Anthony Azard. Le PDG de la Chambre de commerce Cap-Acadie (CCCAcadie) avait répondu à l’appel à candidatures pour faire partie de la délégation, et la sienne a été retenue. À travers lui, le réseau entrepreneurial de la région pourra faire entendre sa voix au Sommet.
«En étant avant-gardistes et en veillant à l'innovation constante, il est crucial d'en apprendre davantage sur les idées novatrices qui émergent partout dans le monde, a-t-il indiqué. Cela nous permettra d'être mieux préparés à répondre aux défis auxquels nos entreprises locales sont confrontées, tout en échangeant sur les bonnes pratiques observées ailleurs».
L'employabilité des jeunes et la création d'emploi, notamment par le biais de l’immigration francophone, font partie des solutions qui soutiennent les entreprises de la région. Anthony Azard compte évoquer ces enjeux avec ses pairs. «Se pencher sur des solutions concrètes, fondées sur des collaborations internationales avec d'autres chefs d'État, nous permettra d’avancer ensemble vers un avenir plus prospère et inclusif», a-t-il affirmé.
Le droit de vote à 16 ans
Emma Raphaëlle, présidente de la Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick, va renforcer le propos en abordant, elle aussi, l’employabilité de la jeunesse. Volontiers militante, elle va soulever des propositions audacieuses qui reflètent l’air du temps.
«Je compte apporter l’idée de baisser l’âge jeunesse, qui est présentement de 19 à 35 ans et qui ne compte aucunement la jeunesse dans les écoles secondaires», a déclaré au Moniteur Acadien la jeune femme qui va également remettre sur la table le sujet du droit de vote des jeunes dès l’âge de 16 ans.
Enfin, le premier représentant de la jeunesse francophone auprès de la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), Alain Lavoie, est lui aussi du voyage. Étudiant en troisième cycle à l’Université de Moncton et athlète réputé, il a hâte d’échanger ses idées avec d’autres jeunes de la Francophonie mondiale.
L’innovation en éducation
«Je vais participer à quelques événements externes, mais je serai surtout au Village de la Francophonie dans le cadre de la programmation générale de la CONFEMEN, a-t-il précisé avant son départ. Je veux faire entendre la voix des jeunes auprès des représentants du monde l’éducation et avoir une franche discussion avec le secrétaire général de la Conférence en lien avec mon rôle. Je vais surtout animer des ateliers de discussion sur différentes thématiques.»
Parmi les sujets qui seront abordés sous la thématique de ce Sommet et qui ont été communiqués au Moniteur Acadien, il convient de signaler «Imaginécole: innovons et transformons l’éducation par le numérique»; «Les enseignantes et enseignants: facilitateurs d’innovations en francophonie»; et «Les apprenants et apprenants: sources de création et d’innovation».
Cinquième langue la plus parlée dans le monde avec 321 millions de locuteurs, le français ne se limite plus à être un simple moyen de communication. C’est une langue d’influence, d’affaires et de création. La Francophonie est devenue un espace de coopération multilatérale, et c’est sous ces couleurs que s’inscrit la 19ᵉ édition de cet événement.
Symboliquement, le Sommet débutera à Villers-Cotterêts. C’est là qu’en 1539, le roi François 1er a signé une ordonnance faisant du français, qu’on ne disait pas encore être la langue de Rabelais et encore moins de Molière, la langue administrative du royaume de France. Cette ordonnance est le plus ancien texte normatif encore en vigueur en France. Ses articles 110 et 111, qui concernent la langue officielle utilisée par la justice, n’ont jamais été abrogés.