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21 Octobre 2024
MARIE-LÉONIE PARADIS CANONISÉE: UNE SAINTE DE L’ACADIE!
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Dimanche dernier à 11h, alors qu’à Rome le pape François procédait à la canonisation de Mère Marie-Léonie Paradis, Memramcook soulignait l’événement dans une église pleine à craquer.
Jeannita Thériault
Le Moniteur Acadien
Marie-Léonie Paradis avait été déclarée bienheureuse par le pape saint Jean-Paul II en 1984 au cours de la visite du souverain pontife au Canada. Il a fallu 40 ans avant qu’en janvier 2024 l’Église lui reconnaisse un autre miracle, soit la guérison d’un enfant. C’était la condition sine qua non pour son élévation à la sainteté.

Sœur Marie Léonie est née le 12 mai 1840 dans le village de l’Acadie au Québec. Elle est entrée dans la congrégation des sœurs Marianites de Saint-Laurent à Montréal, la branche féminine de la congrégation de la Sainte-Croix, dédiée aux services domestiques dans les maisons (presbytères) de la Sainte croix et à l’éducation des jeunes gens alors qu’elle n’avait que 14 ans.
Durant la messe, le curé de la paroisse de Memramcook, le père Emery Brien, a brossé un parcours de sœur Marie-Léonie à partir de son enfance et lorsqu’elle fut nommée, à l’âge de 34 ans, directrice des novices au Collège Saint-Joseph de Memramcook.

Dans ses entretiens avec l’écrivain Jacques Gauthier, dans Les chemins de l’Évangile, Marie-Léonie Paradis évoquait ses difficultés à s’en aller de la belle vallée. « 21 ans de fidélité à quitter Memramcook et de fidélité avec la population avaient tissé des liens étroits. ».Les Acadiens la considéraient comme une conseillère et déjà une sainte. Ils avaient été témoins de sa foi et sa bonté en actions. Certains considéraient le déménagement du noviciat de la maison-mère à Sherbrooke (QC) comme une nouvelle déportation.
Toujours selon Mère Léonie, «la séparation s’est faite dans les pleurs. Je ne pensais pas que mon cœur était à ce point attaché à ce pays! Cela a représenté pour moi un réel sacrifice, que j’ai offert à Jésus.» En parlant de ses jeunes sœurs, elle soulignait que «notre finalité était de venir en aide au clergé par les services domestiques des séminaires, collèges, évêchés et monastères. Le Seigneur n’attendait pas de nous les diplômes, les hautes fonctions, la richesse, mais plutôt l’amour, la simplicité, l’humilité, la joie, la piété et le dévouement.»
Des gens de Memramcook, c’est-à-dire les plus âgés, se souviennent de sœur Marie-Léonie et sont rès heureux qu’elle soit enfin canonisée!
Lors de son homélie, le curé Emery Brien a souligné que Sainte Marie-Léonie Paradis, « a été très tôt motivée par ce désir, celui de servir dans l’humilité, servir dans la simplicité et servir dans la joie. C’est en 1874 que son ami, originaire du même village, le père Camille Lefebvre, lui suggère et l’encourage à se joindre aux Marianites, religieuses de Sainte-Croix. Elle était alors âgée de 14 ans seulement. Elle arrive ici le 1er octobre 1874 et a le plaisir de retrouver son compagnon d’enfance qui était alors supérieur du collège, curé de la paroisse St-Thomas et supérieur provincial des Religieux Ste-Croix du Canada. »
«À peine six mois plus tard, soit le 19 mars 1875, ici même dans cette église, le père Lefebvre préside à la première prise d’habit de quatre jeunes filles qui devenaient Sœurs de Ste-Croix. C’était le début de ce qui deviendra la nouvelle communauté des religieuses qui seront au service des prêtres, au service des collèges pour accomplir les tâches domestiques, la cuisine, la buanderie, le ménage. C’est finalement, le 31 mai 1880, que naîtra officiellement une nouvelle communauté religieuse lorsque le chapitre Général des religieux Ste-Croix autorisa le père Lefebve à rédiger l’acte officiel de la fondation de la Congrégation des Petites Sœurs de la Ste-Famille. Oui, c’est ici, à Memramcook, que tout a commencé», a tenu à souligner le père Brien.
«Aujourd’hui, a poursuivi le prêtre, c’est l’Église qui reconnaît et proclame sœur Marie-Léonie Paradis sainte Mère Marie-Léonie. Qui aurait pu imaginer qu’un jour, une sainte émergerait de l’Acadie, une sainte qui a foulé le sol de la vallée de Memramcook, une sainte qui s’est agenouillée et a prié dans cette église, une sainte dont les privilégiés étaient les petits, les humbles, les souffrants.»
«Sainte Marie-Léonie a laissé sa marque à Memramcook ! Depuis longtemps, plusieurs s’adressent à elle dans la prière et l’implorent, surtout au moment des grandes épreuves dans leur vie. Nous rendons grâce à Dieu pour cette femme qu’on peut dire femme de chez nous, femme humble parmi les humbles, élevée à la gloire de la sainteté, modèle de service et d’oubli de soi», a conclu le curé avant d’ajouter «merci de continuer à veiller sur nous !»
Marie-Léonie Paradis est décédée à Sherbrooke le 3 mai 1912, âgée de 71 ans.