
Communauté
2 Décembre 2024
Comme un livre d’histoire
- Partager
On ne peut penser à Sara-Martine qui vient de nous quitter sans imaginer un livre d’histoire qui s’est fermé. Sara a été pour moi ainsi que pour plusieurs ce livre d’histoire. Aujourd’hui est un jour triste sachant que le livre est fermé. Cependant, il suffira de s’arrêter pour quelques moments et ses histoires vont nous revenir car il serait impossible d’oublier tout ce qu’elle a été tout au long de sa vie.
Sara-Martine a commencé sa carrière d’enseignante il y a plusieurs années passées. C’est devant la classe qu’elle savait capter l’attention des jeunes et leur transmettre ses connaissances avec une douance académique unique. Ceux et celles qui ont eu la chance de s’asseoir dans sa classe ont eu un cadeau précieux et la considéraient parmi leurs meilleurs enseignants.
Comme amie, on a perdu un gros livre de renseignements contenant des textes descriptifs, des collectes d’information qui savaient nous éclairer et qu’on prenait pour acquis qui serait toujours là. Je ne pourrais compter toutes les occasions où l’on a eu recours à Sara pour des réponses sachant fort bien qu’elle allait nous témoigner ses connaissances avec un sens avisé.
Sara est demeurée avec un esprit ouvert à l’actualité où elle s’intéressait aux nouvelles à travers le monde, de Cap-Acadie jusqu’en Israël. Son enthousiasme pour l’histoire des événements actuels fut manifesté avec un intérêt constant qu’elle garda jusqu’à la fin.
Quand Sara et Roderick ont commencé leur vie à deux, c’est le pays du sud qui les a attirés. En fait, c’est là que Charline et Marc ont vu le jour. Elle a sûrement eu la chance de faire sa place aux États-Unis en tissant des liens d’amitié. Je sais avec certitude qu’elle a côtoyé Germaine et Eva qu’elle a rencontrées aux États-Unis. Sara leur garda une place toute particulière tout au long de sa vie en les considérant de très bonnes amies.
Je ne peux penser à Sara sans faire mention des dimanches soir à l’aréna. C’est là que j’allais prendre plaisir lors du patinage familial pour voir la prouesse de Sara et Roderick sur une paire de patins. Leur performance était remarquable et exceptionnelle et aurait valu une place dans «America’s Got Talent». Il en était de même aussi sur une piste de danse avec la musique de notre temps. Fred Astaire et Ginger Rogers auraient eu de la compétition avec leur façon gracieuse de se déplacer très attrayante à regarder.
Ce qui décrit le mieux Sara est sans doute son talent de raconteuse avec une humour sans pareil. La chance de partager mon temps à l’école au salon des enseignants avec Sara demeurera toujours parmi les moments les plus mémorables de ma carrière d’enseignante. Ici, je veux bien expliquer que je fais mention du côté social sans diminuer la valeur de mes bons moments en salle de classe. Ces histoires drôles savaient nous divertir et embellir nos journées. Elle avait un don de broder ses histoires en relation avec l’auditoire et improviser au besoin afin de rendre ses contes inoubliables. Son histoire du pauvre p’tit père Robichaud qui avait tombé à la cave lors d’une visite chez Dométhilde, une voisine du presbytère, restera parmi ses meilleures et on ne se lassait pas de lui faire répéter à l’occasion. C’était une histoire si bien racontée qu’on pouvait imaginer avoir été là. Sara était, au salon, comme un rayon de soleil.
Ma fille Janelle, amie d’Isabelle, aimait Sara-Martine et ses histoires. Quand elle allait leur rendre visite, elle retournait toujours émerveillée et me disait comment elle aurait pu passer des heures à l’écouter sans jamais se fatiguer.
Avec l’âge, Sara-Martine se contentait d’être recluse avec un bon livre à la main. Charline agissait comme «gopher» où elle m’apportait des livres et je lui en donnais d’autres. C’est ainsi qu’on économisait tout en partageant notre amour pour la lecture. Charline avait des commentaires de sa mère des plus récentes lectures ce qui me donnait une certaine satisfaction que j’avais pu lui apporter un peu de contentement.
La maladie nous oblige à faire face, un peu à chaque jour, au départ inévitable. Sara va nous manquer même si les visites étaient peu fréquentes. On respectait son choix de rechercher la solitude mais on reconnaissait qu’elle était encore là. Les bons souvenirs devront maintenant nous accompagner à jamais et nous réconforter.
Au revoir Sara et repose en paix.
Une amie, Denise
***
Nota : Sara-Martine Brown est décédée paisiblement dans son sommeil lundi 28 octobre 2024. Née à Notre-Dame, elle était la seule enfant des feus Ligouri LeBlanc et Georgina Goguen.
Elle laisse dans le deuil ses enfants : Charline Brown de Cap-Pelé, Marc (Cathy) Brown de Cap-Pelé, et Isabelle Brown (Jason LeBlanc) de Rossland (C.-B.).